LE LAC DE SAINT CASSIEN
 

Entre Siagnes et Siagnole

Les eaux du lac de Saint-Cassien sont retenues derrière le barrage construit sur le cours du Biançon, un affluent de la Siagne. La retenue est alimentée, principalement, par les eaux de la Siagne, dérivées à la prise de Montauroux, à la sortie des gorges de la Siagne.

Cette mise en eau d'un espace de plus de quatre cent trente hectares a bouleversé les données de son écosystème et il a paru judicieux d'ouvrir, sur les berges, la réserve biologique du Fondurane, pour conserver, au cœur de sa roselière, le biotope original. 170 espèces d'oiseaux, échassiers ou guêpiers multicolores viennent y nicher en bonne intelligence avec une faune aquatique très variée.

Montauroux, l'ancien Monte Auros, apparaît dans les textes du XIme siècle, comme appartenant à la principauté de Callian mais les Romains connaissaient déjà le site pour y avoir fait passer l'aqueduc de Fréjus. Occupé par les troupes du duc de Savoie et de la Ligue Catholique, le village fut assiégé, en 1592, par les armées royales d'Henri IV sous le commandement du duc d'Epernon ; malgré la promesse qui leur avait été faite d'avoir la vie sauve, les défenseurs de Montauroux furent pendus et la forteresse, détruite sur-le-champ.

L'ancienne chapelle Saint-Barthélemy du XIIème siècle, reconstruite en 1638, fut ornée d'un grand nombre de tableaux peints sur bois et dotée, en 1724, d'une cloche appelée Maria Salvaterra. De l'ancien village de Callian, détruit en 1391 lors des affrontements entre les Duras et la maison d'Anjou, il ne reste que la chapelle Notre-Dame. Les habitants, fuyant la plaine de la Camiole, obtinrent le droit de s'installer et de fortifier leur village, sous la surveillance du viguier de Draguignan, autour de château féodal. Ce qui était pratiquement fait en 1415.

C'est aux sources de la Siagnole, à 800 mètres d'altitude et à plus de 40 kilomètres de Fréjus, que les romains alimentèrent leur aqueduc. Mons-en-Povence, sur son rocher, dépendait au XIème siècle, du comte de Provence. Inexpugnable, elle n'a cependant rien pu faire contre les miasmes mortels de la peste, qui par deux fois, en 1348 puis en 1380, décima la population. On fit alors appel, pour repeupler la paroisse, aux Figouns, ces Génois bâtisseurs de restanques. Ils creusèrent le flanc des collines, suivant obstinément la ligne horizontale pour y dessiner des terrasses en bandes emboîtées.

En 1590, les villageois résistèrent au siège que leur fit subir le duc de Savoie. L'église Notre-Dame du XIIIème siècle possède une Vierge au Rosaire, une croix processionnelle, du XVème siècle, et les retables du XVIIème, de son maître autel et de sa nef. Le panorama qui s'offre depuis la table d'orientation est immense et couvre les Maures, la Méditerranée et par temps très clair, la Corse.