SAINT-MAXIMIN-LA-SAINTE BAUME. Si les Romains et, avant eux, les tributs celto-ligures occupèrent les lieux, il fallut attendre le Moyen Age et la prise du titre de comte de Provence par le catalan Raymond Bérenger Ier, pour que Saint-Maximin devînt ville comtale. A la mort de Raymond Bérenger IV, en 1246, sa fille cadette, Béatrix de Provence, héritière du comté fut mariée à Charles Ier d'Anjou, le frère de Saint-Louis. Leur fils, Charles II d'Anjou fut l'inventeur, dans cette ville qui honorait déjà saint Maximin, des reliques de Sainte Marie Madeleine.
Avec l'appui du pape Boniface VIII, il fit construire une basilique et un couvent sur la tombe de la sainte.
Charles II choisit maître Pierre comme bâtisseur, mais le chantier, entrepris en 1295, dura trois siècles et vit s'épanouir, en faisceaux d'arcatures brisées et rayons de lumière bleutée, le plus grand édifice gothique de Provence.
Sa crypte renferme les sarcophages de sainte Marie Madeleine, saint Maximin, sainte Marcelle, sainte Suzanne et sainte Sidoine. Rien n'était trop beau pour ce sanctuaire. Le retable de la Passion d'Antoine Ronzen peint en 1520, les quatre-vingt-quatorze stalles en noyer avec leurs vingt-deux médaillons frisés de rubans et tressés de feuillages, sculptés par frère Vincent Funel et Jean Baptiste Oleri, en 1692, associées, en 1756, à la chaire du frère dominicain Louis Gudet et, en1773, à l'orgue du frère Jean-Esprit Isnard avec ses quarante trois jeux et ses deux mille neuf cent soixante-deux tuyau, en constituent le riche mobilier. Charles II voulait aussi créer un couvent royal, destiné aux dominicains.
Ouvragées, portées par cet élan vers le ciel que sous-tend une foi profonde, ses galeries en voûtes d'ogive s'ouvraient sur un cloître baigné de fraîcheur.
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