LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME
Cette barre rocheuse de douze kilomètres, qui culmine à 1147, résulte d'un profond mouvement de l'écorce terrestre. La pression interne sur les sédiments calcaires fut telle qu'à l'ère tertiaire, le pendage des strates atteignit, sur le versant Nord, le point vertical de cassure alors que le versant sud courait sur un revers plus doux. Ce dernier, directement exposé aux influences méditerranéennes, paraît dénué quand on le compare au versant Nord dont la forêt primaire, résidu fossile d'une forêt de l'ère tertiaire, a envahi les pentes abruptes.
On y retrouve l'étagement des massifs forestiers septentrionaux où les arbres du froid, hêtres, ifs, houx et érables occupent les plus hautes terres, laissant aux chênes verts et pubescents le bas des pentes. Les Phocéens de Massalia, partis à la découverte de leur arrière-pays, arrivèrent dans ces lieux sauvages et les dédièrent à leur déesse Artémis. Ce fut le poète latin Lucain qui, le premier, au Ier siècle, dans son œuvre,
La Pharsale, en donna une description précise : " ... Il y avait un bois sacré qui, depuis un âge très reculé, n'avait jamais été profané. Il entourait de ses rameaux entrelacés un air ténébreux et des ombres glacées, impénétrables au soleil... "
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