Dans son itinéraire maritime, établi en 150 après J.C., Antonin plaçait Olbia et Tauroentum, le port de Telo Martius, l'antique
toulon.
Une source sacrée dédiée au Dieu Télo, au pied du mont Faron, un morceau de voie dallée, quelques sépultures, voilà ce qu'il reste de comptoir de cabotage romain.
Mais sa fortune semblait bien établie puisqu'on y fabriquait, à partir de murex, un coquillage hérissé d'épine, et des œufs de cochenilles, une teinture de couleur pourpre, très appréciée par les dignitaires romains.
La bourgade subit les
razzias foudroyantes des pirates sarrasins et ne put compter sur l'aide efficace des vicomtes de Marseille et des comtes de Provence.
Lors du rattachement de la Provence au royaume de France, en 1481, les rades de Toulon commencèrent à être appréciées à leur juste valeur défensive.
La tour royale, sur la pointe de la
Mitre, fut érigée en 1514 mais, malgré des murs épais de près de quatre mètres, elle ne put résister aux assauts des troupes impériales de Charles Quint en 1524 et 1536.
Henri IV fit agrandir la ville et la dota d'une darse en eau
profonde. Mais c'est à Richelieu et surtout à Louis XIV, bien entouré par Colbert et Vauban, que la ville doit sa fonction militaire.
Le port, niché au creux de sa rade hérissée de forts et de batteries sans cesse en alerte, abritait les vaisseaux de la Marine Royale.
Toulon put alors se parer de façades monumentales. Les deux Atlantes de la mairie d'honneur, la Force et la Fatigue, ont été sculptés par Puget, en 1657, sur le modèle des portefaix du port ; le buste du sculpteur est présent dans le parc Alexandre Ier.
Le séminaire des Jésuites fut orné d'une porte monumentale en 1689. Elle est actuellement plaquée sur le pavillon de la Corderie de L'Arsenal construit par Vauban. Assiégée pendant deux semaines en 1707, par les troupes austro-espagnoles engagées dans la guerre de Succession d'Espagne, Toulon résista et ne se rendit pas mais la ville n'eut pas d'armes à opposer à la peste venue de Marseille en 1720 : il y eut 17000 victimes sur une population qui était alors de 20000 habitants.
Pourtant, le XVII ème siècle, qui débutait, fut, pour Toulon, un âge d'or.
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